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Photo du rédacteurDans les yeux d'Emilie

Et si on délaissait les supermarchés?




Et si on délaissait les supermarchés?

Ces lieux vraiment contre-nature: alors que manger à à voir avec la nature. Tout vient d'elle, et tout y retourne!

Tant de plastique déjà!-contre-nature. Tant de produits différents au même endroit!- contre-nature. Tant de concentration de nourriture (avec le nombre de supermarchés) au kilomètre carré!- contre-nature. Et tant de déséquilibre, entre ces villes qui ont tout, les campagnes qui ont moins, et les pays du Sud qui n'en ont pas- contre-nature aussi, car le déséquilibre des cultures agricoles est loin d'être aussi marqué dans la nature.

Nous voulons être écolos, renouer avec mère nature? et bien arrêtons les supermarchés. Il ne devrait exister que pour les produits laitiers transformés et les autres produits de consommation; allez, quelques boîtes de conserve, ok, et encore, on pourrait s'en passer. ça sous-entend de manger moins, de manger mieux, de cuisiner un peu, d'organiser son temps pour aller au marché les jours dits.

A chaque fois que je rentre dans un supermarché, quand je me souviens du Bénin, quand je vois encore au Cap-Vert les dames qui vendent leur petit bol de fruits, les bananes par cinq, le thon en vrac au sortir de la pêche, je suis abasourdie devant tant d'abondance. Gênée. Ce n'est pas normal. C'est beaucoup trop. Tout ça d'un côté de la Méditerranée et rien de l'autre.

Quand je suis arrivée au Cap-vert il y a 4 ans (et le Cap-vert est un des pays les plus développés de la zone!) il n'y a avait pas de supermarché dans le quartier où je logeais. Quelques supérettes, avec huile, vinaigre, lait, conserves... En 4 ans, trois ont poussé, des vrais supermarchés avec sacs plastiques, néons, rayons pleins. Bah je ne trouve pas que ce soit une grande avancée. Mais c'est le signe de la modernité. La modernité fourvoyée.

Mais on peut faire machine arrière, ou plutôt opérer un détour, une bifurcation: on s'était engagé sur ce chemin, on ne va pas repartir en arrière mais on va bifurquer, là, prendre le chemin sur le côté. Et peut-être qu'un jour il n'y en aura plus, de supermarchés. Ou plus des comme ça. ET ça ne voudra pas dire qu'on est revenu à l'âge de pierre. Le supermarché, c'est pas la vraie vie!

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